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1^ LE SYMBOLISME ^ >

d'or avec la Muse semblaient s'annoncer par un effondrement; on me rend de la foi. J'ai fait ma vie sur quelque chose, en solitaire, et voilà que cela inté- resse donc: je ne puis pas perdre ! Merci ému, cher ami. ))

Etrange écriture nette, menue, précise, serrée peut-être par l'accoutumance "des notations sur les copies. Pas de panaches ni presque de boucles, mais une élégance infinie et, à la fin de chaque mot, le trait qui se relève comme pour s'isoler de terre, comme un coup d'épaule lasse qui remonte un far- deau trop lourd.

Les poèmes amoureux de Mallarmé, écrits dans sa manière obscure, nous révèlent peu sur la forme et l'ardeur de ses sentiments ; mais son poème sur V Even- tail de Madame Mallarmé est d'une exquise poésie et VEvenfail de Mademoiselle Mallarmé le montre père affectueux jusqu'à cette teinte de galanterie qui nuance la tendresse paternelle moins sujette à des effusions que l'amour câlin des mamans.

rêveuse, pour que je plonge Au pur délice sans chemin, Sache, par un subtil mensonge. Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule Te vient à chaque battement Dont le coup prisonnier recule L'horizon délicatement.

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