Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/36

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-= -^ LE SYiMBOLISME <^ -*

une conception si haute que, seule, la mort est ca- pable de la parachever. Il reste fier et pur dans l'ombre volontaire qu'il méritait plus que bien d'autres de voir s'illuminer pour lui, et la vie ironique prenait sur lui des revanches curieuses. Cet homme dont l'existence était un exemple constant, de qui la lièvre d'art fut haute et magnanime, admira chez les autres ce qu'il fuyait pour lui : cette heureuse facilité qui lait le journaliste aimable. Il admirait Catulle Mendès comme un écrivain d'un rare mérite, justement parce qu'il savait trousser une chronique, plaisir que Mal- larmé pouvait aisément s'offrir. Il suffisait de voir ses lettres, de menus poèmes acrobatiques de la plus svelte fantaisie pour être bien certain qu'il y eût triomphé ^ .

Et cependant il n'osait pas. Au dernier moment, il retournait à l'aride travail qui rongeait ses journées. Une pudeur le retenait et aussi la pensée hautaine que l'œuvre d'art n'est pas faite pour être vendue. Contrairement à bien des cénacles, toute discussion financière était bannie des (( Mardis de la rue de Rome )). Si quelque nouveau venu était assez mal avisé pour manquer à cette coutume, le maître de

I. Courez tous, facteurs : demandez,

Afin qu'il foule ma pelouse. Monsieur François Coppée, un des Quarante, rue Oudinot, douze.

(Suscrij)tion d'une leKrc.)