Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/37

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maison gardait un silence gêné jusqu'au temps que le pr(^pos lut changé.

Un tel scrupule honore l'artiste. Cependant il serait bien doux de trouver dans quelques articles l'écho de celte conveisalion à la l'ois ailée et sérieuse qui charma les causeurs les plus dilTérents : l^anvillc et Jules Laforgue, Villiers de l'Isle-Adam et Marcel Schwob, Laurent Tailhade et Jean de Mitty. On regrette encore qu'une main pieuse n'ait pas rassem- blé ses lettres pour l'édification des artistes qui pré- tendent ressembler à Mallarmé. L'œuvre, peu nom- breuse, nous reste, de quoi nous allons parler.

III

Dès ses premiers poèmes, même au temps du Par- nasse, Stéphane Mallarmé prit une attitude particu- lière, un tour spécial qui eût empêché de le confondre avec pas un de ses frères. Iniluencé de Baudelaire, il en a toute l'amertume, mais il remplace la révolte par l'abstention, plus voisin en cela d'Alfred de Vigny dont il semble s'être inspiré dans la pratique de la vie. Le gentilhomme-poète était adoré de quel- ques-uns et Théodore de Banville lui a con-sacré des pages où l'homme est glorifié autant que son œuvre. Il se peut donc que le chantre d'Eloa ait amené Mallariiié à fuir les fâcheuses contingences