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Page:Osmont - Le Mouvements symboliste, 1917.djvu/50

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-= -5^ LE SYMBOLISME ^ «*

(( A quoi bon la merveille de transporter un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole, cependant : si ce n'est pour qu'en émane, sans la gêne d'un proche ou concret rappel, la notion pure?

(( Je dis : une fleur ! et hors l'oubli oii ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets \ » Notons ici le mot « Idée » pris dans le sens platonicien d'image, de forme abstraite, ce qu'en art plastique on nommerait stylisation, non dans la forme, mais dans l'essence : la fleur-entité, si je pédantise.

C'est, à travers Hegel, remontant aux néo-platoni- ciens — à ce Gorgias de Leontium qui enseigna: i"que rien n'existe; 2^ que, quand même une chose existe- rait, nous ne pourrions pas la connaître; 3" que, quand même nous la connaîtrions, nous ne pourrions )a démontrer, — la doctrine de la négation absolue. Restent, comme Socrate l'affirmait, les idées, rémi- niscences d'une existence antérieure et de qui la source est en Dieu. Tout ce que nous voyons n'est que symbole et songe ; il n'y a de vrai que les types éternels et ceux-là nous échappent. La perfection accessible à l'homme est dans l'art, donc dans la phrase, dans le mot qui traduisent le plus exactement

I. Vers et Prose. Didier-Perrin.