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CATHLIN DE CLUTHA

Mais ils ne détournèrent point Trenmor du combat. Il devance les rangs tumultueux de ses guerriers ; et non loin de lui, Trathal brille comme un astre qui se lève. Les ténèbres régnaient : l’enfant de Loda répandit ses signes sur la nuit. Mais les guerriers qui sont devant toi ne sont pas faibles, ô fils des autres terres !

Les deux rois alors, sur la colline de la nuit, se disputèrent le commandement de l’armée ; mais cette lutte était douce comme deux brises d’été agitant sur un lac leurs ailes légères. Trenmor céda le commandement à son fils, car la renommée du roi s’était déjà fait entendre. Trathal s’avance sous les yeux de son père, et l’ennemi disparaît sur les plaines de Caracha. Les années qui ne sont plus, ô mon fils, sont marquées d’illustres actions. » ...........................[1]
La lumière à l’Orient se levait dans les nuages. L’ennemi s’avance en armes. La bataille s’engage sur Rath-col ; tels rugissent les torrents. Contemplez la lutte des rois ! Près d’un chêne se rencontrent Oscar et Duth-carmor. Sous les éclairs de l’acier disparaissent leurs formes obscurcies ; ainsi pendant la nuit deux météores se heurtent dans un vallon : une rouge lumière se répand à l’entour et les hommes prévoient la tempête ! — Duth-carmor est couché dans son sang ! Le fils d’Ossian triomphe ! Il était redoutable dans les combats, ô Malvina, ô blanche main des harpes !

Les pieds de Cathlin ne foulaient point le champ de bataille. L’étranger se tenait près du torrent solitaire de Rath-col, à l’endroit où ses ondes bordent de leur écume les pierres couvertes de mousse. Au-dessus un bouleau touffu s’incline et répand ses

  1. Il y a ici une lacune ; la partie qui manque contenait la suite de l’histoire de Carmal et de ses druides.