de Brassolis. Suivant l’avis de Connal, on envoie un parti reconnaître les mouvements de l’ennemi. Ce qui termine l’action de la première journée.
Cuthullin était assis près des murailles de Tura, près de l’arbre au feuillage agité. Sa lance est appuyée contre un rocher ; son bouclier reposait près de lui sur l’herbe. Au milieu de ses pensées sur le puissant Cairbar, héros tué par ce chef dans la guerre, la sentinelle de l’Océan arrive, Moran, fils de Fithil.
« Lève-toi, dit le jeune homme ; Cuthullin, lève-toi ! Je vois les vaisseaux du Nord. Nombreux sont les ennemis, ô chef des hommes ! nombreux les héros de Swaran, portés par la mer. » Moran, répliqua le chef aux yeux bleus, tu trembles toujours, fils de Fithil ; tes craintes ont multiplié l’ennemi.
C’est Fingal, roi des déserts, qui vient en aide à la verte Érin des ruisseaux. — J’ai vu leur chef, répondit Moran, haut comme un rocher étincelant ; sa lance est un sapin ébranché ; son bouclier, la lune qui se lève. Il était assis sur le rivage, comme un nuage de brume sur la colline silencieuse. Nombreuses, chef de héros, nombreuses, lui ai-je dit, sont les mains de notre armée. C’est avec raison que tu es surnommé l’homme puissant ; mais nombreux sont les hommes puissants qu’on voit des murailles de Tura, battues des vents.
Comme une vague se brisant contre un rocher, Swaran répond : « Qui, dans cette terre, est pareil à moi ? les héros ne se tiennent pas debout en ma présence ; ils tombent terrassés de ma main. Qui peut s’opposer à Swaran dans la bataille ? qui, si ce n’est Fingal, roi de l’orageuse Selma ? Une fois nous luttâmes à Malmor ; nos pieds déracinaient les arbres, les roches roulaient de leurs bases, les ruisseaux changeant leurs cours, s’enfuyaient en murmurant.