Page:Ossian - Œuvres complètes, 1842, trad. Lacaussade.djvu/237

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les tiennes, ô chef des hommes ! Son âme, quoiqu’elle ne l’aimât point, était touchée du sort de cet infortuné. Comme elle était belle, entre mille vierges, la fille du généreux Branno ! »

« Ne rappelle point, Carril, lui dis-je, ne rappelle point sa mémoire à mon âme ! À son souvenir il faut que mon cœur se fonde et que mes yeux aient des larmes. Elle est pâle dans la terre, la douce et rougissante vierge de mon amour ! Mais assieds-toi sur la bruyère, ô barde ! et fais-nous entendre ta voix. Klle est douce comme la brise du printemps qui soupire à l’oreille du chasseur, lorsqu’il s’éveille des rêves de sa joie et qu’il a entendu la musique des esprits de la colline ! »

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LIVRE SIXIÈME.


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Argument.

La nuit descend. Fingal donne à son armée une fête à laquelle Swaran assiste. Le roi ordonne à son barde Ullinde chanter le chant de la paix, coutume toujours observée à la fin d’une guerre. Ullin raconte les actions de Trenmor bisaïeul de Fingal, dans la Scandinavie, et son mariage avec Inibaca, fille du roi de Lochlin, un des ancêtres de Swaran. Cette considération jointe à ce qu’il était frère d’Agandecca, que Fingal aima dans sa jeunesse, décide le roi de Morven à lui rendre la liberté et à lui permettre de retourner dans Lochlin, avec les restes de son année, sur sa promusse df ne jamais revenir en Irlande d’une manière hostile. La nuit se passe dans les préparatifs du départ de Swaran, dans les chants des bardus et dans une conversation où Fingal introduit l’histoire de Grumal. Le jour paraît et Swaran part. Finpal fait une partie dédiasse et, trouvant Cuthullin dans