lui, aux auteurs anglais, aux classiques grecs et latins et surtout aux poètes sacrés.[1]
- ↑ Nous sommes loin de partager l’opinion de Malcolm-Laing qui ne veut voir dans Ossian qu’un immense et éternel
plagiat. Cependant, tout en laissant au critique la responsabilité de ses jugements sévères jusqu’à l’injustice, nous
nous devons d’observer au lecteur, à qui un examen attentif
de ces poèmes révélerait plus d’une réminiscence, que dans
le cours de notre travail nous avons rencontré de nombreuses
imitations des auteurs étrangers ; imitations qui, après tout,
reposent moins dans l’idée que dans la forme, moins dans le
fonds même que dans le profil de l’œuvre. Ainsi, qui ne reconnaîtrait la marche du style des prophètes dans cet admirable passage du poème de Carthon : « J’ai vu les murs de
Balclutha, mais ils étaient désolés. La flamme avait retenti
dans les salles, et la voix du peuple ne s’y fait plus entendre.
Le torrent de Clutha était détourné de son cours par la chute
des murailles. Le chardon y balançait sa tête solitaire ; et la
mousse sifflait à la brise. Le renard se montrait aux fenêtres
et l’herbe épaisse des murs ondoyait sur sa tête. Désolée est
la demeure de Moïna, le silence est dans la maison de ses
pères ! etc.
La comparaison de quelques morceaux d’Ossian avec certains passages des classiques grecs et latins nous fournirait de nouvelles preuves de réminiscences, mais nous nous contenterons de deux ou trois exemples où l’imitation relève visiblement de l’inspiration biblique. Ces rapprochements d’ailleurs ne nous écartent pas de la question qui nous occupe. Ce seraient autant d’arguments contre l’authenticité d’Ossian s’il n’était point étranger à des imitations qui appartiennent en propre à Macpherson, mais qui ne se retrouvent nulle part dans le texte gallic publié en 1807 par la socité écossaise de Londres. Cette circonstance atténue singulièrement les in-