jamais écrit ses pensées. Il fallait les chercher dans ses œuvres. Il s’agissait d’y découvrir et de résumer ses pensées fondamentales, essentielles ; il importait aussi que chaque pensée eût un sens propre, complet, absolu ; qu’elle traduisît bien l’idée de Tolstoï et, en même temps, qu’elle ne fût pas dénaturée : sint ut sunt aut non sint.
Je me suis servi, pour mon ouvrage, des œuvres originales de Tolstoï[1]. Quant à celles interdites par la censure russe, j’en ai eu en ma disposition les manuscrits autographes et les éditions russes publiées à l’étranger[2].
Après un assez long travail, je me suis trouvé en possession de 434 feuilles détachées portant chacune une pensée de Tolstoï et les réflexions qu’elle m’a suggérées[3]. Comment classer ces pensées ? Quel ordre admettre ? L’ordre chronologique ou celui des idées ? J’ai accepté le second. J’ai voulu présenter la conception de Tolstoï, et non pas l’évolution de sa pensée. Je le répète, c’est la pensée elle-même et non son évolution que je cherchais. Celte évolution me semblait être compréhensible.
- ↑ 3e édition en 8 volumes, Moscou, 1873, l’imprimerie de l’Université (Katkoff et Cie) ; 2e et 4e éditions en 14 volumes, Moscou, 1885, 1893 et 1895, l’imprimerie Mamontoff (le treizième volume fut publié à l’imprimerie Voltschaninoff, Moscou, 1893).
- ↑ Éditions russes d’Elpidine, Genève, 1884, 1888 et 1889 ; éditions russes du Bureau bibliographique, Berlin, 1891 et 1894. (Voir l’appendice I).
- ↑ Ces notes feront partie d’un livre qui paraîtra sous ce titre : Tolstoï, sa vie et son œuvre.