Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/103

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pression est petite, plus le gaz se rapproche de l’état limite parfait ; mais plus aussi diminue l’exactitude de nos mesures de pression. Par suite, nous ne savons pas bien si la disparition des écarts à faible pression est due à ce que ces écarts sont très petits, ou à ce que les erreurs d’expérience sont assez grandes.

Il y a encore une autre voie qui nous mène plus près du but. Les gaz réels s’écartent de la loi simple, mais fort peu, et, en gros, ils se comportent comme la loi l’exige. On peut représenter les phénomènes d’une façon très suffisante en ajoutant à la loi simple des termes complémentaires qui expriment ces écarts, et qui, par conséquent, tendent vers zéro pour des pressions infiniment petites et des volumes infiniment grands. Dans une équation de ce genre, appliquée au cas d’un gaz réel, faisons tendre la pression vers zéro et le volume vers l’infini, les termes qui restent ne représentent pas seulement un gaz idéal, mais ils correspondent au gaz réel à la limite, c’est-à-dire pour une toute petite pression et un très grand volume. Voici, dès lors, comment se pose la question ces gaz fictifs particuliers : suivent-ils la loi de Gay-Lussac en deçà des erreurs de mesure ou non ? Ici les mesures peuvent se faire dans les conditions les plus favorables, de sorte que l’exactitude peut être poussée aussi loin que le permettent les ressources techniques : on peut donc soumettre la loi de Gay-Lussac à un contrôle très serré.