Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/104

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Pour nous représenter comment ce contrôle s’effectue, rappelons-nous que, en théorie, la constante R de l’équation p v = R T prend la même valeur pour des masses chimiquement comparables des différents gaz. Pratiquement, cette valeur varie un peu pour les différents gaz suivant qu’ils s’écartent plus ou moins de la loi ; pour le même gaz, elle varie avec la pression, puisque les écarts deviennent plus grands quand la pression augmente. Nous pouvons apporter à la loi des gaz les corrections indiquées plus haut et calculer la constante R correspondante, affranchie de l’influence de la pression et du volume. Si la loi de Gay-Lussac est rigoureusement applicable, on doit trouver la même valeur quand on rapporte cette constante à des masses comparables des gaz, puisque ces masses sont données, indépendamment de toutes mesures sur les volumes des gaz, par les poids équivalents ou par leurs multiples.

De toutes les formules proposées pour représenter les propriétés des gaz réels, la plus connue et la plus féconde est celle de van der Waals, qui apporte certaines corrections au volume et à la pression du gaz expérimentalement mesurés. Les gaz se comportent, surtout pour les fortes pressions, comme si une partie seulement était soumise à la loi de Boyle, l’autre partie étant pratiquement incompressible. Si v contribue à représenter le volume total et si b désigne cette partie incompres-