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CHAPITRE VI

LES LOIS DES GAZ ET LES CORPS DISSOUS


La conception mécanique courante de la molécule ne se montre nulle part plus nettement que dans les questions qui se posent constamment à propos de la grandeur des molécules des solides et des liquides. Tant qu’on s’en tient au point de vue expérimental, à la loi de Gay-Lussac, concernant les volumes des gaz dans les combinaisons chimiques, il ne peut être question d’un poids moléculaire pour des corps non gazeux, puisque, pour ces corps, il n’existe pas de loi analogue. Malgré cela, depuis la formation du concept de molécule, la littérature chimique est pleine de spéculations qui cherchent à rendre possible cette extension du concept ; elles sont d’abord toutes restées sans résultat et il ne pouvait pas en être autrement, tant qu’on s’en tenait à la conception générale.

C’est seulement vers 1885 qu’on a trouvé le moyen de déterminer d’une façon rationnelle des