Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/111

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ment la loi relative à la pression ordinaire pour les gaz. Les corps dissous suivent la loi de compressibilité de Boyle[1], et la loi de Gay-Lussac pour la dilatation à volume constant. Il montra de plus que la pression osmotique, exercée relativement à l’eau pure par une solution sucrée déterminée, est numériquement égale à la pression qu’exercerait la même masse de sucre si elle occupait à la même température le même volume à l’état de gaz ou de vapeur. En d’autres termes, la loi des gaz p v = R T s’applique aux corps dissous de telle sorte que, pour des masses chimiquement comparables, la constante R prend la même valeur que pour les gaz. Cette conclusion ne reposait d’abord que sur les mesures assez peu nombreuses de Pfeffer ; van ’t Hoff réussit à l’établir sur des bases beaucoup plus solides en montrant qu’on peut employer à la détermination de la constante R toute opération, par laquelle on enlève à une solution une quantité appréciable du dissolvant. Citons en particulier les variations du point de solidification et du point d’ébullition des solutions. Peu de temps auparavant, F.-M. Raoult avait déduit de nombreuses observations un certain nombre de lois ; van ’t Hoff montra que ces lois, à l’exception d’une seule, qui plus tard fut reconnue inexacte, se déduisaient par la thermodynamique de sa loi fondamentale. Ainsi

  1. On appelle à l’étranger loi de Boyle celle que nous désignons en France sous le nom de loi de Mariotte.