Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/110

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effort pour pouvoir se prêter à des mesures de pression. Pfeffer tourna cette difficulté en produisant la membrane à l’intérieur d’un vase poreux, l’armature de terre empêchait la pellicule de se déchirer. Il établit ainsi que, si le vase est rempli d’une solution déterminée et plongé dans l’eau pure, il s’y produit une pression proportionnelle à la concentration de la solution, et pour le reste cette pression dépend beaucoup de la constitution chimique du corps dissous les cristalloïdes donnent des pressions élevées, et les colloïdes des pressions basses. La pression s’élevait aussi quand la température augmentait.

Ces faits restèrent enfouis dans la bibliographie de la physiologie végétale. Pfeffer avait pourtant, mais sans succès, essayé d’intéresser à ces phénomènes ses collègues physicien et chimiste de Bonn et de Tubingue. Le physicien ne voulut pas y croire, et, quand on lui montra l’expérience, il se contenta de hocher la tête en silence. Pourquoi le chimiste ne s’occupa point de la question, je n’en sais rien. Au cours d’une promenade avec son collègue de botanique, van ’t Hoff entendit parler par hasard de ces phénomènes remarquables, et, dans son esprit, s’établirent aussitôt les relations vainement cherchées auparavant.

Van ’t Hoff montra, d’après les mesures de Pfeffer, que les variations de la pression osmotique, de la température et du volume suivent rigoureuse-