Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/116

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cela en faisant une hypothèse convenable, tout comme on a disposé arbitrairement de la relation entre la densité d’un gaz et son poids moléculaire.

Pour fixer les idées, considérons la détermination du poids moléculaire au moyen de la tension superficielle. Voici la loi donnée par l’expérience : quand on fait des gouttes sphériques avec des liquides différents, la formation de leurs surfaces exige pour chacune d’elles un travail déterminé ; si on fait les sphères de grandeurs telles, que, pour des températures comparables[1], les travaux nécessaires à la formation de leurs surfaces respectives soient égaux, les masses de ces différentes sphères sont proportionnelles aux équivalents chimiques ou à des multiples simples de ces équivalents.

On reconnaît immédiatement la grande analogie de cette loi avec la loi de Gay-Lussac, qui peut s’exprimer aussi sous la forme suivante : si, pour les différents gaz, on prend à des températures comparables des masses telles que les travaux effectués

  1. Les températures comparables ne sont plus ici comme pour les gaz des températures égales, ce sont des températures également éloignées des températures critiques respectives. Cela tient à ce que la tension superficielle du liquide vis-à-vis de sa vapeur est nulle, à la température critique, exactement comme la pression d’un gaz est nulle au zéro absolu de température. Pour l’énergie de surface, la température critique est donc un zéro naturel comme le zéro absolu pour l’énergie de volume des gaz.