Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/118

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sous une forme simple et exempte d’hypothèse les phénomènes réguliers observés pour les gaz, les corps dissous et les corps purs. En particulier, ce que signifie en réalité la notion de molécule pour les gaz, les vapeurs et les corps dissous est complètement caractérisé par cette proposition : les masses pour lesquelles la constante R de la formule des gaz a la même valeur, sont chimiquement comparables, et la considération de ces masses au point de vue pratique est extrêmement commode pour systématiser les combinaisons organiques. Il convient d’appeler invariant des gaz cette constante R si importante à cet égard. Nous avons déjà eu l’occasion de signaler la haute valeur de la notion d’invariant dans les sciences physiques et tout spécialement en chimie ; son importance en mathématiques est depuis longtemps bien connue. Nous avons ici un cas nouveau qui permet en même temps d’une manière commode de rendre intuitif le concept d’invariant physique.

D’après l’équation des gaz p v = R T ou R = p v/T, quelles que soient les modifications que nous puissions faire subir à la pression, au volume et à la température d’une masse gazeuse donnée, nous ne pouvons en aucune façon changer la valeur de R, car si nous choisissons arbitrairement deux de ces grandeurs, la troisième varie toujours de telle sorte que R ne change pas. Par la loi de Gay-Lussac et par