Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/125

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taux apparaissaient. Berzélius se décida pour la seconde manière de voir, parce qu’on effectuait bien plus souvent la préparation des sels à partir de l’acide et de la base que la préparation à partir de l’acide et du métal, en déplaçant l’hydrogène, peut-être bien aussi parce que, pour les acides oxygénés, l’autre partie du sel, que l’on doit imaginer à côté du métal, n’était pas connue à l’état libre. Pour les sels de composition plus simple, les combinaisons halogénées, cette partie constitutive était connue : c’était l’halogène élémentaire.

Dans la théorie des acides oxygénés, on considérait les halogènes eux-mêmes comme contenant de l’oxygène. Lorsque les recherches de Humphry Davy eurent fait connaître que les halogènes étaient des corps simples, il fallut abandonner cette opinion. D’après la théorie de Davy, il eût été logique de rattacher tous les sels au type de la combinaison halogène et de regarder comme caractéristique des acides l’hydrogène, que les métaux pouvaient déplacer. Mais on préféra ne faire que la moitié du pas nécessaire. Il fallut bien prendre les sels halogénés comme on les trouvait, mais, sous la suggestion de l’ancien nom, on garda le groupe des sels oxygénés, sans expliquer la ressemblance frappante des réactions que présentaient ces deux sortes de combinaisons, malgré leur constitution chimique essentiellement différente. On ne leva