Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/126

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que beaucoup plus tard cette contradiction systématique, et alors toute la théorie électrochimique sombra en même temps.

Malgré cette erreur, la classification de Berzélius était conçue de façon magistrale. Il attribua à toutes les combinaisons chimiques une constitution binaire, à l’image des sels possédant deux parties constitutives, l’une positive et l’autre négative. Il rangea tous les éléments suivant la série des tensions de Volta en une série de tensions chimiques, allant de l’élément le plus positif, le potassium, à l’élément le plus négatif, l’oxygène. D’après cela, si deux éléments quelconques s’unissaient en une combinaison binaire, leur place dans la série des tensions faisait savoir immédiatement quel était dans cette combinaison l’élément positif, et quel était l’élément négatif. On admettait que les combinaisons de plus de deux éléments se faisaient suivant le même schéma binaire : l’une des parties constitutives composées de la combinaison était considérée comme positive, l’autre comme négative. On comptait, par exemple, l’oxyde basique comme positif, l’oxyde acide comme négatif. Quand deux sels s’unissaient pour donner un sel double, comme le sulfate de potassium et le sulfate d’aluminium, qui donnent de l’alun, le sel d’aluminium, dont la nature acide est connue, jouait le rôle négatif à l’égard du sulfate de potassium positif. Seule-