Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/158

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jour où certains faits nouveaux ne s’accordent plus avec la théorie. Alors recommence l’effort de l’adaptation réciproque entre la théorie vieillie et les faits : on recourt à des hypothèses complémentaires, et l’insuccès de toutes ces tentatives rend de nouveau nécessaire une réforme radicale.

La seconde période paraît approcher lentement, même pour la stéréochimie qui a complété la théorie de la structure, et les désaccords se présentent sous une double forme. On a découvert des cas d’isomérie plus nombreux que ne le faisaient prévoir les formules de structure dans le plan et dans l’espace ; et, sur le terrain même du plus grand triomphe de la stéréochimie, celui des combinaisons optiquement actives, certains phénomènes observés me font l’impression d’être d’autant plus dangereux qu’ils concernent un cas relativement simple.

Voici les faits : on transforme certains corps optiquement actifs en d’autres produits, puis on revient à des corps ayant même composition que ceux qui ont servi de point de départ. On devrait s’attendre à obtenir ainsi des corps actifs déviant le plan de polarisation dans le même sens que les corps primitifs, puisqu’on n’a fait qu’échanger deux atomes l’un avec l’autre, et recommencer le même échange en sens inverse. On connaît des cas où, après ces opérations, toute activité optique disparaît, mais cela tient à ce que, de toutes les