propriétés qui conviennent à toutes les choses, et crut les avoir trouvées dans le chaud et le froid, le sec et l’humide. Ces quatre propriétés, deux à deux opposées, satisfaisaient le besoin de symétrie qui se manifeste si nettement chez la plupart des philosophes, depuis les éléments d’Aristote jusqu’aux catégories de Kant.
En groupant ces propriétés deux à deux, on obtient d’après les règles de l’analyse combinatoire six couples. Deux d’entre eux sont à éliminer comme combinaisons d’éléments opposés inconciliables, et il reste quatre couples, selon le schéma ci-contre :
Froid | — | Sec | — | Chaud. |
— | Humide | — |
Comme type du froid et de l’humide, Aristote choisit l’eau ; comme type du froid et du sec, la terre ; comme type de l’humide et du chaud, l’air ; et comme type du sec et du chaud, le feu.
Voilà l’origine toute théorique de ces quatre éléments d’Aristote ou éléments péripatéticiens, qui ont joué un si grand rôle dans la philosophie naturelle au moyen âge. Comme on le voit, ce ne sont pas du tout des éléments au sens actuel du mot : ce ne sont pas des corps dont puissent être formés tous les autres corps. On envisageait plutôt, sous le nom d’éléments, des propriétés déterminées et fondamentales. Ceux que nous venons d’indiquer n’étaient que des représentants de ces propriétés