Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions. Le nom de Ritter est peu connu, bien qu’il mérite d’être cité parmi les premiers en électrochimie. En dehors de cette découverte, il en a fait une série d’autres, qui sont également pour l’électrochimie d’une importance capitale ; mais l’éclat des noms de Volta et de Davy a éclipsé le sien. Parmi les causes de cet oubli immérité, signalons sa langue obscure et ampoulée. Pourtant la réhabilitation commence déjà pour Ritter, et on reconnaît de plus en plus qu’il est un des plus grands électrochimistes.

Ni la relation inattendue découverte par Ritter, ni les expériences intéressantes qui avaient amené sa découverte n’éveillèrent l’attention du monde savant. Il fallut pour cela que Volta trouvât sa pile, et donnât le moyen d’élever à volonté la tension d’une chaîne. Il est très amusant de lire le début de la description que Volta donne de sa grande invention : il dit avec insistance qu’il ne s’agit là que d’une chose tout à fait superflue. Il vient de développer, d’étayer sur des mesures toute la théorie des phénomènes galvaniques. Il n’avait d’ailleurs à mesurer que de faibles forces, et il y a des hommes qui reprochent aux feuilles de son électromètre de ne s’écarter l’une de l’autre que de quelques lignes, et qui voudraient les voir heurter les parois de la cage de verre. Ils ne sont pas contents non plus que l’étincelle soit si petite ; ils voudraient que cette étincelle fît du