Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/174

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Ces recherches firent sensation, et donnèrent rapidement à Davy une renommée européenne. Partout on les répéta, on les confirma, et elles devinrent le point de mire de l’intérêt général, comme le sont, de nos jours, les rayons X et le radium. Le développement ultérieur de cette partie de l’électrochimie n’a plus amené de grandes découvertes ou de découvertes théoriques fécondes. Un demi-siècle plus tard, Bunsen montra que l’on peut, par l’électrolyse des composés halogènes fondus, obtenir un grand nombre de métaux de préparation difficile. Pendant le dernier quart du xixe siècle, le développement rapide de l’électrotechnique a permis aux chimistes d’employer en quantité et à bon compte cette énergie maniable qu’est l’électricité, et l’électrochimie a pris beaucoup d’étendue et d’importance. Mais ces progrès n’ont pas amené de nouvelles idées directrices ; on peut dire, par exemple, que nous obtenons toujours le sodium par la méthode qui le donna à Davy pour la première fois.

À peu près en même temps que les brillantes découvertes de Davy, paraissait un autre travail, qui fut alors à peine remarqué, parce qu’il se rattachait à des phénomènes peu frappants, mais qui, dans la suite, devait avoir une influence autrement grande. Il était fait par deux jeunes Suédois, Berzélius et Hisinger, et se rapportait, lui aussi, à la décomposition des corps sous l’influence du cou-