Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/176

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proprement dite. Elle n’a provoqué aucune recherche plus étendue dans le domaine commun de l’électricité et de la chimie, et Berzélius lui-même n’a jamais repris d’expériences de ce genre. Son importance reste tout à fait confinée à la systématisation, et nous l’avons déjà étudiée sous ce rapport.

Les brillantes recherches expérimentales de Davy n’étaient pas non plus destinées à éveiller des recherches électrochimiques s’y rattachant. La chimie suivit d’autres voies, et les corps, qui fixaient de plus en plus l’intérêt, les combinaisons organiques ne présentaient pas de liens apparents avec l’électricité. D’autre part, l’électricité se développa d’abord essentiellement sous l’influence des idées de Volta. La forme parfaite de la théorie que ce savant proposait pour expliquer, par le contact des différents conducteurs, la production de l’électricité dans sa chaîne, séduisit complètement les physiciens, et aussi les quelques chimistes qui s’occupaient de ces questions.

Il fallait donc des découvertes nouvelles et essentielles pour raviver l’impulsion, et nous verrons qu’une seule ne suffit pas, qu’il en fallut une série pour que l’électrochimie scientifique pût enfin se constituer. Toute une légion de précurseurs avaient en vain fait des efforts ; voilà seulement vingt ans, que le sol, incessamment fouillé, se trouve enfin prêt à donner des moissons régulières.