Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/181

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même valeur pour des masses chimiquement comparables de différents corps. Il y a d’autres lois du même type.

Les lois de Faraday donnent à penser que, à des masses données des corps, sont liées des quantités déterminées d’électricité positive ou négative, et que ces quantités se meuvent, quand passe le courant, selon la théorie de Berzélius. On aurait donc pu supposer que ce grand chimiste accepterait avec joie le secours inattendu, qui lui venait du camp des physiciens ; mais ce fut une réédition de l’histoire de Dalton et des lois de Gay-Lussac.

Berzélius mit en doute les lois de Faraday, et, plus tard, les combattit avec énergie. Il partait d’une erreur tout à fait excusable pour l’époque : il interprétait l’affirmation de Faraday, qu’un égal courant décompose des masses équivalentes des combinaisons les plus variées, en disant que le même travail était nécessaire pour la décomposition de ces diverses combinaisons, et il objectait que les différents sels devaient sans aucun doute être maintenus en combinaison par des affinités différentes. Beaucoup plus tard seulement, on reconnut que la différence d’affinité s’exprimait par la différence des valeurs de la force contre-électromotrice ou polarisation, tandis que l’autre facteur de l’énergie électrique, la quantité d’électricité, conserve la même valeur, quelle que soit la nature du corps. Comme Dalton l’avait fait pour la loi de