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et ne pouvait pas tirer cette conclusion. Svante Arrhenius, né en 1859, l’indiqua en 1887 et ce fut le début d’une nouvelle période pour l’électrochimie.

D’abord, on peut, en s’appuyant sur la loi de l’action de masse, dégager ce postulat des hypothèses. Si l’on considère les ions comme des corps, qui, dans certaines conditions, peuvent avoir une existence indépendante, cette loi exige immédiatement que la concentration croissante soit accompagnée d’une augmentation de recombinaisons, tandis qu’une dilution plus grande donne lieu à une dissociation plus grande. La loi permet même de prévoir comment la dissociation dépend de la dilution, et l’expérience a vérifié dans un très grand nombre de cas l’exactitude quantitative de cette prévision.

De même, conformément à la théorie, on a trouvé que la loi de Kohlrausch, relative au déplacement indépendant des ions, n’est exacte que pour des solutions très étendues quand la séparation des ions ou dissociation électrolytique est pratiquement complète. Pour des solutions moins étendues, elle est assez approchée, quand on compare entre eux des électrolytes ayant à peu près même dissociation.

Les idées d’Arrhenius reçurent la plus éclatante confirmation quand on les rapprocha de la théorie de la pression osmotique de van ’t Hoff. Cette théorie s’appliquait très bien aux combinaisons