Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/211

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comme ion chargé, tandis que le cuivre, dépouillé de sa charge, se dépose à l’état métallique. Avec ce contact médiat, le phénomène se passe comme lors d’un contact immédiat, et se continue tant que l’électricité traverse le conducteur intermédiaire. Le phénomène est interrompu dès que l’on coupe ce conducteur. Pourquoi le zinc soustrait-il à l’ion-cuivre sa charge ? Cela tient à ce que la transformation du zinc en ion-zinc dégage beaucoup plus d’énergie libre, que la transformation du cuivre en ion-cuivre. On peut très bien comparer la tendance qu’ont les métaux à passer à l’état d’ions avec la tension de vapeur des liquides volatils. Imaginons un cylindre vide d’air, fermé sur ses deux bases, garni à son intérieur d’un piston mobile, et mis en relation d’un côté avec une chaudière contenant de l’eau, de l’autre avec une chaudière contenant de l’éther. L’éther ayant une tension de vapeur beaucoup plus grande que l’eau refoulera le piston, et la vapeur d’eau se condensera. De même le zinc a une pression d’ion beaucoup plus grande que le cuivre, et l’ion-zinc se forme aux dépens de l’ion-cuivre. À la position du piston correspond ici la quantité d’électricité, et à la différence de pression, la force électromotrice.

Ce schéma simple et intuitif suffit à expliquer la grande variété des piles analogues à la pile Daniell. Remarquons en particulier que, par la loi de Faraday, tout mouvement d’ions (et non pas