Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/215

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si variés suivant les corps qui les manifestent, se montre comme prédominante.

E. Stahl, le créateur de la théorie du phlogistique, avait signalé, comme un phénomène typique, le déplacement réciproque des métaux dans leurs sels, et, dans la théorie du phlogistique, nous reconnaissons sans peine le reflet de ces expériences sur les combinaisons hypothétiques des corps avec le phlogistique. Plus tard, des savants français ont étendu et systématisé ces séries de réaction, et les railleries des contemporains ne manquèrent pas à ces fabricants de tables. Vers la fin du xvie siècle, Torbern Bergman (1735-1784) rassembla enfin les connaissances et les conceptions du temps.

L’idée fondamentale de toutes ces recherches était que la nature des parties constituantes détermine leurs forces de combinaison réciproque, de telle sorte que la combinaison, qui se forme aux dépens des combinaisons primitives, est celle qui correspond à la plus forte affinité. Jusque-là, on n’avait pas fait intervenir d’autres facteurs. En comparant systématiquement entre elles les expériences anciennes, et en en faisant de nouvelles, Bergman, le premier, trouva que le résultat diffère souvent beaucoup selon que l’on fait réagir les corps dissous dans l’eau ou fondus par la chaleur. Il fut amené à distinguer l’affinité par voie humide de l’affinité par voie sèche.