Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/222

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leur chez les animaux, qui a éveillé les idées de Mayer et de Helmholtz, et c’est en cherchant à transformer en travail mécanique l’énergie chimique des piles de Volta que Joule a fait sa découverte : tous trois sont partis des transformations de l’énergie chimique en d’autres formes. Fait remarquable, avant de connaître le principe général de l’énergie, on connaissait déjà la loi particulière à laquelle il conduit dans le cas de la chimie, lors des transformations de l’énergie chimique en chaleur.

Déjà en 1840, G.-H. Hess (1802-1856) à Saint-Pétersbourg énonçait la loi de la constance des sommes des quantités de chaleur, d’après laquelle le dégagement total de chaleur, qui accompagne un phénomène chimique, est déterminé par l’état initial et l’état final, mais ne dépend pas des états intermédiaires. Hess était arrivé à sa loi par voie expérimentale, mais il en avait aussitôt saisi l’importance théorique, et il avait montré, en particulier, comment elle peut servir à calculer indirectement des chaleurs de réaction, que l’expérience ne peut atteindre. Deux années après, la loi de la conservation de l’énergie avait été découverte et exposée dans toute sa généralité, et l’application aux phénomènes chimiques en fut faite entre 1850 et 1860 par Julius Thomsen de Copenhague (1826-1909).

Puisque, d’après cette loi, la quantité de chaleur