Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/221

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la chimie organique, ouvrent à la science des régions toutes nouvelles et deviennent bientôt le point de départ d’applications techniques colossales. Tout cela exigeait un travail immédiat, et, circonstance décisive, cela pouvait, au moins au début, être traité, sans que les vieux problèmes fussent résolus.

Car, avant comme après, et même dans les branches nouvelles, on s’attachait surtout à préparer des corps. Les conditions d’une réaction étaient toujours assez étudiées quand on avait trouvé un procédé avantageux pour obtenir tel ou tel corps, et personne n’avait intérêt à étudier d’une manière approfondie les mauvaises méthodes, qui ne donnaient pas de produits purs ; au contraire, chaque chercheur appliquait toute sa perspicacité à retirer le produit demandé du mélange brut résultant de la réaction. Le développement du problème de l’affinité ne s’est fait que sur le tard, et il a une origine toute différente : le fil ne se rattache pas à la chimie pure, mais à un tout autre point, qui a donné à la physique, elle aussi, une vie nouvelle.

C’est la découverte des lois de l’énergie qui vivifia la chimie. Cela se fit d’ailleurs bien plus lentement que pour la physique, car, au début, ce furent essentiellement des physiciens, qui développèrent et lancèrent la nouvelle idée, bien qu’elle fit ses premiers pas à l’occasion de problèmes chimiques. C’est la question de la production de cha-