Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/23

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Glauber, de la Boë et d’autres travaillèrent dans le même sens, mais, comme nous l’avons dit, Boyle donna à ces progrès de la chimie leur expression d’ensemble. Par la nature des choses, c’est à ce pas en avant que se rattache la naissance de la chimie analytique au sens actuel du mot. Les différentes substances donnent aux produits qu’elles peuvent former (par exemple, à leurs solutions dans l’eau ou les acides) des propriétés bien déterminées, qui dépendent de la nature de ces substances primitives, mais il fallait d’abord qu’on le sût clairement avant qu’il pût être question de reconnaître la présence de telle ou telle substance, grâce à ces propriétés.

La science était alors trop jeune pour que cette loi de la conservation des éléments pût être aperçue du premier coup sous sa forme pure et générale. Elle prit bientôt la forme un peu arbitraire de l’hypothèse atomique ou corpusculaire dont Boyle était partisan. Si on admet que dans les combinaisons chimiques les éléments sont juxtaposés, sans que le voisinage des divers éléments change leur nature respective, on pourra retrouver leurs éléments en partant de molécules contenant des atomes de ces éléments, et, d’autre part, on ne pourra par aucune espèce de réaction changer la nature et le nombre de ces atomes élémentaires.

Nous reconnaissons ici première influence qu’ont exercée sur la connaissance des lois qui