Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/230

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puisque les échanges de chaleur entre deux points à la même température peuvent se faire également dans les deux sens et dans les mêmes conditions. Si l’on fait fonctionner une machine thermique en sens inverse, on dépense du travail pour amener de la chaleur d’une température plus basse à une température plus haute, et une machine thermique parfaite consommerait exactement le travail, fourni par une chute déterminée de chaleur, pour ramener cette même quantité de chaleur de la température basse à la température initiale plus élevée.

Ce point admis, on peut prouver que le rendement d’une machine thermique parfaite ne dépend que de la différence des températures entre lesquelles elle travaille, et qu’il est absolument indépendant de sa construction spéciale. Car s’il y avait deux machines parfaites A et B, dont l’une A produisit, entre les mêmes températures et avec la même dépense de chaleur, plus de travail que B, il suffirait de faire marcher A en sens inverse à l’aide du travail fourni par B fonctionnant en sens direct, pour que A portât à chaque instant à la température la plus haute plus de chaleur que B n’en absorbe pour fournir le travail en question. En d’autres termes on pourrait amener d’une température plus basse à une température plus haute des quantités de chaleur aussi grandes que l’on voudrait, et l’on pourrait ensuite produire avec cette chaleur tout le travail que l’on voudrait : ce