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sons fussent les sommes ou les moyennes valeurs convenablement formées des propriétés des éléments. Boyle avait déjà tiré cette conclusion de l’hypothèse qu’il acceptait, car, à plusieurs reprises, il s’étonne que les phénomènes chimiques réels ne soient pas conformes à cette vue. Il est surpris, par exemple, que les propriétés si frappantes des acides et des bases disparaissent quand ces corps s’unissent pour former un sel.

Cette difficulté de l’hypothèse atomique n’a pas encore été écartée jusqu’à présent, mais nous nous sommes entre temps si bien habitués à cette contradiction qu’elle ne nous gêne plus guère. Nous nous contentons de considérations générales : les propriétés des substances peuvent dépendre d’une façon quelconque des oscillations ou des mouvements variés des atomes, et, par la combinaison de plusieurs atomes entre eux, ces mouvements peuvent changer. Mais par ces considérations on n’a pas encore trouvé de résultats exacts ou généraux.

En même temps que le concept d’élément s’éclaircissait et se fixait, le concept de substance se formait aussi. Pour les disciples d’Aristote, la substance ou la matière était la chose indifférente, qui, selon les circonstances, pouvait acquérir les propriétés arbitraires les plus diverses. Comme on l’a établi depuis, une substance quelconque ne peut absolument pas provenir d’une autre substance quelconque, mais il y a là des rapports bien déter-