Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/255

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on peut, sans troubler l’équilibre, déterminer l’état d’une solution homogène par des méthodes thermochimiques : il établit ainsi qu’il existe des acides de différentes forces, et que, par exemple, l’acide chlorhydrique est environ deux fois plus fort que l’acide sulfurique. Par là se posait naturellement la question de savoir si ce résultat dépendait ou non de la base, en présence de laquelle se trouvaient les acides : après ses recherches, Thomsen avait conclu affirmativement. Mais des recherches analogues, faites par des méthodes différentes, plus rapides, et en partie aussi plus exactes, montrèrent que cette influence de la base n’était qu’apparente, qu’elle était due à des complications spéciales, et que la force des acides, qui se manifeste par le partage inégal d’une même base entre deux acides agissant simultanément, est une propriété spécifique des acides et ne dépend pas de la base.

En outre, on observa un grand nombre d’autres phénomènes, où les acides, dans leur action relative, sont caractérisés par ces mêmes nombres.

En un mot, on put fixer pour la force des acides des constantes analogues aux poids équivalents, et exprimer l’affinité réciproque entre acides et bases par le produit de leurs forces respectives, comme le poids équivalent du sel l’est par la somme des poids équivalents de l’acide et de la base.

Tel était l’état de la question, quand Arrhenius commença à publier les recherches qui devaient