Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/263

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indiqué une idée très remarquable de Wenzel : il avait songé à mesurer les vitesses d’action de différents acides sur des morceaux de métaux de même forme et de même surface pour en tirer des conclusions relatives à leurs forces ou affinités. Nous avons vu aussi de quelle façon exacte, précise et rationnelle, il avait établi son projet. Malheureusement l’histoire n’a conservé que le projet, et non sa mise à exécution. J’ai en vain parcouru l’œuvre de Wenzel, en cherchant s’il n’avait pas fait de mesures effectives ; je n’ai rien pu trouver. Il a peut-être bien fait des expériences, mais ne les ayant pas trouvées d’accord avec ce qu’il attendait, il a pu ne pas les publier. Nous savons pourtant que le problème de la dissolution des métaux dans les acides étendus ne peut pas encore être considéré comme résolu au point de vue cinétique et qu’il reste à expliquer certaines relations particulières que nous n’avons pas encore exactement saisies.

Après ce début plein de promesses, qui n’attendait plus que des expériences pour donner des fruits à bref délai, nous trouvons un très long temps d’arrêt, interrompu seulement par une remarque isolée et purement théorique. Dans la Statique chimique, Berthollet mentionne les phénomènes chimiques lents comme dus à la propagation de la réaction chimique, qu’il met en parallèle avec la propagation de la chaleur. Ce