Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/271

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miques joue un rôle prédominant. Toute l’activité de ces organismes vient de ce qu’ils transforment, en d’autres formes d’énergie, l’énergie chimique accumulée en eux, et ils le font avec une vitesse déterminée, exactement adaptée au but qu’ils se proposent à chaque instant. Les dispositifs compliqués, que possèdent précisément les organismes les plus parfaits, dans les deux premières classes des vertébrés, pour maintenir leur température constante, montrent bien la grande importance qui s’attache à la régulation précise de la vitesse des réactions. Les organismes supérieurs dépensent, pour assurer leur homéothermie, la plus grande partie de l’énergie que leur apporte la nourriture ; et, cependant, l’existence des animaux à sang froid le prouve, l’homéothermie n’est pas absolument nécessaire à la vie. Cette constance de la température doit donc avoir une importance spéciale pour les plus hautes fonctions biologiques. En voici le rôle, selon moi : grâce à cette température élevée et constante, le cours des phénomènes chimiques s’établit et se maintient dans les différents organes avec des vitesses qui sont précisément les plus convenables. Des recherches récentes, sur des sujets très variés, ont montré que des réactions organiques de tout genre, le rythme des battements du cœur, aussi bien que l’assimilation de l’acide carbonique par les plantes, sont influencées par la température, au point de vue de leur rapidité,