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rapidement qu’on n’a pas encore pu jusqu’à présent mesurer leurs vitesses. Les réactions lentes n’ont été connues que par la chimie organique. Dans la technique des préparations organiques, on cherche toujours à chauffer pour accélérer la vitesse des réactions, et les réactions si connues en vase clos n’ont pas d’autre but que de rendre possible l’élévation de température, sans toutefois vaporiser en même temps les corps pour la plupart volatils.

C’est sur une réaction de chimie organique que Wilhelmy a fait son travail fondamental, et, comme nous le verrons dans la suite, la chimie organique a également fourni presque tous les autres cas auxquels la question s’est étendue depuis.

En chimie minérale, les oxydations et les réductions se font presque seules avec des vitesses assez modérées, pour qu’on puisse pratiquement les étudier au point de vue cinétique. L’intérêt scientifique général, qui s’attache à la connaissance plus exacte des phénomènes naturels, mis à part, il y a encore un intérêt pratique considérable à bien connaître les lois de la vitesse des réactions, puisque c’est par là seulement que nous serons systématiquement maîtres des réactions qui toutes se passent dans le temps. En particulier, il est important d’accélérer les réactions lentes autant que possible, car, pour l’industrie chimique comme pour toute autre, le temps, c’est de l’argent. D’autre part, chez les êtres vivants, la régulation réciproque des réactions chi-