Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/273

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qui a été découvert dans l’intervalle. Il avait trait, comme celui de Wilhelmy, à l’inversion du sucre de canne, mais les mesures y étaient faites par voie chimique, avec la liqueur de Fehling. Lœwenthal et Lenssen l’ont publié, en 1852, dans le Journal für praktische Chemie, et on y prêta aussi peu d’attention qu’à celui de Wilhelmy. D’ailleurs, ses auteurs n’ont pas fait beaucoup d’autres recherches scientifiques. Leur travail, au point de vue théorique, ne s’élève pas au niveau qu’avait atteint Wilhelmy, puisqu’ils n’ont pas cherché à établir une loi générale de la vitesse de réaction. Par contre, il s’y trouve un très grand nombre de faits concernant l’action de différents acides et de différents corps sur le sucre de canne. Pour obtenir des résultats comparables, Lœwenthal et Lenssen ont toujours institué des expériences parallèles, mettant en marche une réaction témoin, en même temps que la réaction étudiée, et les interrompant en même temps. La combinaison la plus active correspondait à l’expérience dans laquelle la plus grande quantité de sucre se trouvait intervertie.

Il fallut un troisième travail pour attirer l’attention des spécialistes, et ce travail ne tarda pas à devenir classique, circonstance qui pouvait tenir aussi bien au nom de l’auteur qu’à l’objet du travail. Pour cet ouvrage, Marcellin Berthelot (1827-1907), qui s’était déjà rendu célèbre par un grand nombre de recherches importantes en chimie orga-