Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/274

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nique, avait collaboré avec Péan de Saint-Gilles. Ces deux savants avaient observé la formation des éthers et la combinaison des acides aux alcools, réaction qui, pour la chimie organique de l’époque, avait à peu près la même importance que la formation des sels pour la chimie générale. Leurs mémoires, où étaient consignées des recherches très étendues, parurent en 1862.

Si on fait réagir un acide, par exemple l’acide acétique, sur un alcool, par exemple l’alcool éthylique, la production de l’acétate d’éthyle présente une certaine analogie de forme avec la production d’un sel. Néanmoins, la réaction ne se passe pas du tout dans le temps comme celle de l’acide et de la base, qui s’unissent immédiatement à la température ordinaire, on ne remarque d’abord aucune réaction, l’acide ne disparaît que très lentement, et on peut en faire le titrage avec un alcali. Si on maintient la température invariable, la réaction se poursuit de plus en plus lentement, pendant une série d’années, et s’approche asymptotiquement d’un état d’équilibre pour lequel les deux tiers à peu près des corps employés, si on a pris des masses équivalentes, ont donné de l’éther et de l’eau ; le dernier tiers ne se combine pas. Cet état persiste alors invariable.

Si on répète l’expérience à une température plus élevée, les choses se passent de la même façon, seulement cela va plus vite. Le point où s’arrête la