Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/276

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au lieu d’une réaction, il y en a deux, dont il faut tenir compte dans le calcul.

On n’obtint la solution exacte que pour l’un de ces deux problèmes. Berthelot admit que, quand la réaction modifie la concentration de deux corps différents, sa vitesse est déterminée par l’une comme par l’autre de ces concentrations, et qu’elle est proportionnelle au produit des deux concentrations. C’est parfaitement exact, et on peut généraliser la proposition en disant : si des corps différents, en nombre quelconque, prennent part à une réaction, la vitesse en est déterminée par le produit de toutes les concentrations variables. Cela aussi a été reconnu exact. Par contre, les auteurs n’ont pas réussi à exprimer convenablement que deux réactions opposées sont simultanément possibles, et, vraisemblablement, se produisent ensemble.

Ces travaux valent surtout par le côté expérimental : ils contiennent des données numériques très riches et très variées, et ils ont eu d’autant plus d’importance que les théoriciens, qui sont venus plus tard, y ont pris les bases de leurs calculs.

Des savants, travaillant indépendamment l’un de l’autre, sont arrivés au même résultat. Ce sont les Anglais Harcourt et Esson, les Norvégiens Guldberg et Waage et le Hollandais J.-H. van ’t Hoff.

Les travaux de Harcourt et Esson, publiés en 1866, présentent un caractère très personnel. Ils se rapportent à des réactions inorganiques : oxydation