Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/277

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de l’acide iodhydrique par l’eau oxygénée, et de l’acide oxalique par le permanganate de potasse. Des rapports très complexes y sont exposés d’une façon qu’on peut citer comme modèle. Ce travail, comme ceux des autres savants que je viens de nommer, apporte un progrès capital : on sait que si, entre les corps mis en présence, il peut se passer plusieurs réactions différentes, chaque réaction se passe comme il arriverait si elle était seule, d’après les concentrations existantes des corps en question. Dans ces conditions, les différentes concentrations dépendent simultanément de plusieurs réactions, et les calculs deviennent assez compliqués, mais le principe reste toujours le même : il exprime tout simplement l’hypothèse la plus simple à faire dans les conditions précédentes.

Les théories de la vitesse de réaction, développées par Guldberg et Waage, se rattachent immédiatement à la loi de l’action de masse, proposée et expérimentalement établie par eux (p. 215). Leur travail montre d’abord clairement qu’un équilibre chimique peut être considéré comme le résultat de deux réactions opposées. Si les concentrations des corps considérés sont telles qu’une réaction reforme exactement ce que l’autre détruit, les concentrations ne varient plus : on a affaire à un état indépendant du temps, et l’équilibre est atteint. L’équilibre chimique est un équilibre dynamique, ce n’est pas un équilibre statique. Cette conception