Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/279

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même des jours. L’analyse chimique, menée très rapidement, permet souvent de faire des déterminations suffisantes, quoique les conditions soient un peu changées. Par exemple, on obtient simplement les données nécessaires sur la formation de l’éther en titrant avec un alcali l’acidité des solutions. La formation ou la destruction de l’éther se poursuivent même pendant le titrage, et l’alcali restant en excès à la fin saponifie l’éther en même temps qu’il se neutralise ; mais les deux réactions sont si lentes, qu’elles n’empêchent nullement la détermination, elles la rendent seulement un peu plus difficile.

Comme nous l’avons vu dans le dernier chapitre, la loi de l’action de masse pour les équilibres chimiques n’est pas seulement un résultat immédiat de l’observation. On peut, d’une façon générale, la déduire des bases les plus sûres de la science, des deux principes de l’énergétique, au moyen des lois des gaz et des solutions. Nous sommes donc amenés à nous demander s’il n’y a pas quelque chose d’analogue pour les lois de la cinétique chimique. Par malheur, la réponse est essentiellement négative. La forme générale de la loi de l’action de masse pour la cinétique dépend bien de celle que l’on applique en statique : on peut regarder tous les états statiques, quels qu’ils soient, comme dus à des vitesses opposées égales ; il doit y avoir une correspondance régulière entre