Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/278

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s’est toujours confirmée depuis lors. Elle ne fut, d’ailleurs, pas exprimée pour la première fois par Guldberg et Waage, mais elle prit, grâce à eux, la valeur d’une base correcte de la cinétique chimique.

Le même point de vue se trouve indiqué de façon particulièrement nette dans le travail de van ’t Hoff paru un peu plus tard. Guldberg et Waage se représentaient la vitesse de réaction et l’équilibre comme causés par des forces chimiques, dont ces deux phénomènes dépendaient d’une façon concordante ; van ’t Hoff, plus affranchi d’hypothèses, s’en tient davantage aux faits : il envisage l’équilibre comme une conséquence immédiate des réactions, qui se passent en sens contraire.

Les bases théoriques de la chimie cinétique étaient ainsi posées. Comme il arrive d’ordinaire dans les cas analogues, on n’a trouvé que plus tard les exemples, qui illustrent le mieux ces principes. D’abord, on ne parut guère s’en occuper, puis, grâce au développement des méthodes de mesures physico-chimiques, on put recueillir des renseignements très variés sur l’état des systèmes chimiques, sans toucher d’une façon quelconque à leur contenu, et on rassembla des matériaux importants. La plupart du temps, ces recherches concernaient des cas dans lesquels la vitesse de réaction était si faible que, pour devenir mesurables, les modifications exigent des heures et