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mousse de platine se découvrait, et le jet d’hydrogène s’enflammait. Après s’être conservée pendant plus d’un siècle sous une forme presque invariable, cette invention a fêté dans ces dernières années avec les allume-gaz automatiques une résurrection brillante, et, par suite, le cours du platine, qui est un métal rare, a subi une nouvelle augmentation, qui n’était pas à souhaiter.

Ces phénomènes étaient si variés, qu’on n’y reconnut pas tout de suite l’expression d’un principe commun. On n’y arriva que plus tard à l’occasion d’un sujet encore plus éloigné en apparence.

Dans le chapitre IV, on a vu que la formation de l’éther à partir de l’alcool, sous l’influence déshydratante de l’acide sulfurique, a joué un rôle considérable relativement à la constitution des corps. Cette même réaction fut aussi l’occasion d’un progrès très important pour la question qui nous occupe maintenant. On opère, comme on sait, en distillant le mélange d’alcool et d’acide sulfurique : il passe de l’éther et de l’eau. On peut, pendant la distillation, faire arriver de l’alcool dans la masse, et une quantité donnée d’acide sulfurique peut servir à transformer en éther et eau une quantité presque illimitée d’alcool.

Eilhard Mitscherlich (1794-1863) étudia en détail ce procédé remarquable. Il prouva qu’il ne s’agit pas seulement d’une action déshydratante de l’acide sulfurique, car il existe d’autres corps déshydra-