Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/287

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tants qui ne forment pas d’éther, et que, d’ailleurs, dans les conditions de l’expérience, l’acide sulfurique laisse distiller autant d’eau qu’il s’en forme : s’il ne peut fixer l’eau, a fortiori ne peut-il en enlever. De plus, il n’y a pas de rapport fixe entre la masse de l’acide sulfurique et celle de l’alcool transformé. Rassemblant les résultats de son travail, qui montre une grande indépendance d’esprit et beaucoup de sens critique, Mitscherlich dit : c’est un cas où un corps produit par sa présence des actions chimiques, sans intervenir d’une façon permanente dans les résultats de la réaction. Il désignait, sans vouloir exprimer par là de vues théoriques quelconques, ces actions dont nous connaissons un nombre plus grand encore sous le nom d’action de contact.

Ce travail fournit à Berzélius l’occasion de donner une fois de plus dans sa revue annuelle un de ces brillants exposés d’ensemble, qui ramènent à un point de vue commun des faits isolés, et donnent à de nouveaux concepts droit de cité dans la science. Il rappela les travaux de Kirchhoff, Thénard, Döbereineretc., il rendit compte de l’étude approfondie de Mitscherlich, qui était son élève, et dont il faisait grand cas. Il proposa, comme concept d’ensemble, celui de force catalytique qu’il définissait de la façon suivante : ce qui caractérise, à proprement parler, la force catalytique, c’est que, par leur seule présence et non par leur affinité,