Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/300

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d’exiger d’une théorie, pour qu’elle soit féconde ; elle nous suggère des questions et des expériences déterminées. Car d’innombrables questions se posent immédiatement, relatives aux lois du changement de vitesse. La vitesse de réaction est une grandeur mesurable, et il en est de même de tout ce qui change quand change sa valeur numérique. Ce qui apparaissait autrefois comme un secret inaccessible devient une tâche clairement définie pour un labeur incessant, et, si nous connaissons les lois d’un phénomène, nous connaissons en même temps tout ce qui le concerne, nous connaissons son essence, sa nature.

Le classique problème de l’inversion du sucre nous montre déjà quelles relations inattendues on peut trouver, en observant les faits sans prévention. Nous avons vu comment la loi générale de la mécanique chimique fut pour la première fois étudiée et expérimentalement établie ; c’est aussi à propos de ce problème que, pour la première fois, on étudia la catalyse au point de vue quantitatif. Biot avait remarqué, en passant, que l’étude des différentes vitesses d’inversion du sucre par les différents acides pourrait conduire à des résultats intéressants. Ces mesures avaient déjà pris une certaine étendue, sans qu’on réussit à découvrir de relation entre les constantes trouvées dans cette étude et les autres propriétés des acides. C’est seulement quand on eut déterminé de diverses façons