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le produit de substitution, benzène chloré, selon que l’on emploie comme catalyseur l’iode ou le chlorure d’étain. Il faut donc admettre que, sans catalyseur, les deux réactions se produisent, et que l’action des catalyseurs diffère en ce que chacun d’eux accélère plus spécialement une des deux réactions seulement. L’hypothèse est tout à fait admissible, car, en employant simultanément les deux catalyseurs, on recueille les deux produits à côté l’un de l’autre en quantités comparables. Ainsi, parmi toutes les réactions possibles dans un système un peu compliqué, la nature du catalyseur fait prédominer l’une ou l’autre, et pratiquement la rend unique. Cela nous fait comprendre en particulier certains processus physiologiques : le même sang, par exemple, peut donner les produits les plus variés, suivant les organes qu’il traverse. Déjà Berzélius avait fait remarquer que ce fait semble bien peu en accord avec nos réactions de laboratoire. La connaissance plus exacte des phénomènes catalytiques a transformé cette énigme en un problème bien posé, et nous connaissons les voies qui permettront de le résoudre.

La seconde question est celle de la nature, ou, pour employer une expression plus imagée, du mécanisme intime des actions catalytiques. Les principes de l’énergétique ne permettent pas de déterminer la vitesse d’une réaction donnée, mais