Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenable ; elle a montré une continuité parfaite entre les réactions lentes, et celles qui sont encore plus lentes, et nous pouvons dire d’une façon générale que, en ce qui concerne le temps, on n’a jamais observé le moindre signe de discontinuité essentielle.

Nous pouvons, par conséquent, envisager toutes les réactions, qui s’effectuent par catalyse, comme dues à l’accélération de réactions, qui se produisent d’elles-mêmes, mais avec une autre vitesse. Cette hypothèse peut être introduite partout sans entrer nulle part en contradiction avec aucun principe. Dans certains cas, on peut encore mesurer la vitesse d’une réaction, même quand elle se passe sans catalyse ; dans d’autres, on peut tout juste la mettre en évidence (par exemple, le sucre est inverti à la longue même par l’eau pure) ; enfin, il y a des phénomènes où nous ne pouvons même plus donner cette preuve. Il existe entre tous ces cas une série de passages continus, et on ne trouve nulle part de séparation essentielle.

Aussi, pouvons-nous considérer le première question comme résolue de façon satisfaisante. Le fait que, d’après la nature du catalyseur, les mêmes corps peuvent donner des produits différents ne doit pas nous inquiéter. Si, par exemple, on fait agir du chlore sur le benzène, on obtient le produit d’addition, hexachlorure de benzène ou