Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/313

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l’explication des principaux phénomènes catalytiques déjà connus, omit de mentionner ce cas classique, et on ne s’aperçut que relativement tard que c’était un excellent exemple pour l’intelligence des faits.

Il ne faut pas s’étonner que l’on ait fait mauvais usage de cet expédient des réactions intermédiaires, alors qu’on l’étendait, sans contrôle expérimental, à tous les cas de catalyse. Assurément, une réaction intermédiaire ne l’emportera en rapidité sur la réaction principale que si toutes ses parties s’effectuent plus vite que cette réaction principale. Mais comme il y avait des cas où le phénomène catalytique était suffisamment expliqué par une réaction intermédiaire, on en arriva à se figurer que, dans tous les autres cas, il suffisait de trouver ou même d’imaginer une réaction intermédiaire pour expliquer une catalyse. On tenait la réaction intermédiaire pour démontrée, quand on réussissait à trouver quelque part, dans le mélange des corps en réaction, le produit intermédiaire présumé. On n’avait d’ailleurs aucun moyen de décider si ce corps était réellement un produit intermédiaire, ou s’il n’était que le produit d’une réaction accessoire fortuite, et ce point demeurait dans l’obscurité.

Ici aussi, c’est le développement de la chimie cinétique qui, en premier, a apporté les moyens grâce auxquels, dans des cas particulièrement