Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/324

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Lavoisier plaça, comme nous l’avons vu, les impondérables Lumière et Calorique dans son tableau. De même, Copernic abandonna la théorie des épicycles, dans l’étude du mouvement relatif de la Terre et du Soleil, en supposant la Terre mobile et le Soleil immobile, mais il conserva les épicycles pour les autres planètes.

Mayer reconnut que la pondérabilité n’était pas un caractère nécessaire de la réalité des choses, puisqu’il a constaté l’existence de réalités impondérables ; cependant, sa critique n’a pas été jusqu’à poser la question de savoir si la pondérabilité pouvait servir de mesure à tout, comme l’indiquait l’ancienne théorie.

Il admit l’importance du poids sans contrôler le bien-fondé de cette assertion, ce qui le conduisit au dualisme.

Le caractère distinctif de l’Énergétique moderne est l’abandon de ce dualisme ; l’Énergie y prend la place du concept le plus général.

C’est aux propriétés et aux relations énergétiques qu’on ramène tous les phénomènes, et on doit définir la Matière en partant de l’Énergie, dans la mesure où on trouve quelque utilité à cette conception :

À quoi bon, demandera-t-on, renverser ainsi le rôle des idées ? C’est que la conception d’Énergie est, d’après l’expérience, plus générale que celle de Matière. Ce fait une fois reconnu, toute discussion cesse d’elle-même. On ne peut pas définir le concept