Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/325

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d’ « homme » par le concept de « nègre » ; c’est l’inverse qui doit se faire. Il est impossible de définir les concepts de Lumière ou d’Électricité par celui de Matière, car on leur reconnaît un caractère immatériel, mais on peut les définir au moyen de l’Énergie, car la lumière et l’électricité sont des modes ou facteurs de l’Énergie. Nous voyons ainsi clairement que le concept d’Énergie est plus général que celui de Matière. Nous verrons plus loin qu’il est possible de donner une définition énergétique de la Matière, et qu’il n’en existe pas de plus claire. La doctrine de Mayer contenait une telle part de nouveauté qu’on ne reconnut pas le caractère d’un « reste terrestre, pénible à porter » au Dualisme. Les savants contemporains et successeurs de Mayer, qui reconnurent l’immense portée de sa théorie, entreprirent principalement de relier la notion nouvelle aussi étroitement que possible aux idées anciennes qu’ils conservaient. Joule et Helmholtz ont abordé la théorie mécanique des phénomènes naturels ; ils ne voyaient dans les transformations de l’énergie que des variations du mouvement des atomes ; en particulier, Helmholtz chercha à expliquer le principe de la conservation de l’Énergie en admettant que les actions réciproques des atomes sont dues exclusivement à des forces centrales ne dépendant que de la distance.

On connaissait, en mécanique rationnelle, un cas particulier du principe de la conservation de